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Championnat du monde Sprint FISTC - DONOVALY 2011

Les impressions d'un musher représentant notre pays

Article publié dans le n° 70 de la revue "Malamute Passion" du club AMCF

Les anciens numéros sont disponibles auprès du Club AMCF

et retrouvé également la boutique du club

 

 

1-  Comment avez-vous été sélectionné ?

J'ai été sélectionné d'après les résultats obtenus l'année dernière, avec mon attelage de 3 malamutes. (Orion, Vintuka et Kaïla.)

J'avais participé à la course de l'Alpe du Grand Serre et terminé 3ème en C2. (Course sprint FFPTC) juste derrière des Groenlandais.

J'ai couru aussi le championnat de France Mi-distance FFPTC à Méaudre et obtenu la médaille de Bronze. J'ai ainsi terminé la saison en courant le brevet de travail AMCF au Plateau de Retord et au Lac Blanc et j'ai remporté les 2 épreuves.

Je pense aussi être un peu connu sur les pistes…

 

2-  Comment vous êtes-vous préparé à ce championnat ?

J'ai appris ma sélection dans l'équipe nationale FFPTC, 10 jours avant de partir. Ce fut un délai très court pour tout organiser et prendre une décision très rapide, sachant que le voyage pour nos filles de 4,5 ans et 2,5 ans aurait été trop fatigant.

On ne vit qu'une fois une telle expérience et les personnes qui y ont déjà participé ont fini par nous convaincre.

Nos chiens n'étaient pas entraînés pour du sprint, mais pour les épreuves du brevet de travail.

Nous n'avions fait aucune compétition cette saison, vu le manque d'enneigement.

Quand nous avons pris la décision de partir pour Donovaly, nous avons mis l'accent sur des entraînements de vitesse, jusqu'au départ.

Les parents de Sandrine sont venus garder Sarah et Emilie pendant une semaine.

Les papiers des chiens (passeports FISTC) et ma licence FISTC n'étaient pas faits, merci aux personnes qui s'en sont chargées.

 

3-  Votre voyage ?

Le plus pénible fut le voyage.

1437 km pour se rendre à Donovaly en Slovaquie, soit 2 jours de voiture.

Nous avons traversé l'Allemagne, l'Autriche et enfin la Slovaquie, avec des pauses régulières pour détendre les chiens et les hydrater.

Nous nous sommes mis en route le mardi 08 février vers 9h00, car nous devions rejoindre notre hébergement à Pichl Bei Wels en Autriche, le soir (900 km de route).

Nous devions retrouver Jean-Michel Hoog et son épouse Anne Miclo; Jean-Michel faisait partie de la compétition, sélectionné en équipe nationale. C'est un habitué maintenant !

Départ, mercredi matin depuis la chambre d’hôtes, pour la fin du voyage (537 km) vers Donovaly, où nous attendrait un appartement que nous partagerions avec nos amis Jean-Michel et Anne.

4-  L'accueil à la station, votre hébergement ?

Nous sommes arrivés à la station dans l'après-midi, 16h30.

Nous nous sommes inquiétés le long du parcours par l'absence ou le peu de neige…

Nous décidons de nous arrêter sur la stake-out, avant d'aller nous installer… Là, nous avons eu le souffle coupé: PAS DE NEIGE ! …

Le va-et-vient de camions se faisait déjà pour acheminer la neige située à vingt kilomètres de la station, pour préparer la piste.

Nous sommes allés installer nos affaires dans l'appartement qui nous était destiné. Il était très confortable et la cuisine fonctionnelle.

La journée de jeudi fut occupée aux longues démarches : accréditations et contrôles vétérinaires. Et il fallut attendre jusqu'au soir la cérémonie d'ouverture.

Pendant cette journée, nous avons assisté aux navettes des camions de neige.

Nous étions tous sceptiques quant aux bonnes conditions de la course du vendredi et des jours suivants.

Mais c'était trop tard, tous les concurrents étaient présents…

5-  L'ambiance ?

La cérémonie d'ouverture, à 19h30 fut un moment inoubliable.

Défilé de toutes les équipes participantes: une Belge, des Russes, des Tchèques, des Slovaques, des Français, un Luxembourgeois, des Polonais, des Italiens, etc.…

Des majorettes en tête de défilé, suivait une fanfare… de l'office du tourisme à l'estrade… Tous les officiels firent leur petit discours et l'ouverture du championnat fut prononcée avec la musique d'ambiance : GO DONOVALY GO…

Un prêtre a béni les concurrents, des chanteurs, des danseurs, de la musique, la fête…

Et tout cela a duré tout le week-end, avec des animations et des stands.

Une très bonne ambiance également et de l’entraide au départ de chaque manche dans le camp français. Il n'était pas simple d'amener les chiens sur une bande de neige toute verglacée.

 

6-  Votre course, la piste, la météo, le travail des chiens et le vôtre, vos résultats ?

Vendredi, le stress commence à monter… Est-ce que la course va avoir lieu ?

L'énorme travail fourni par les organisateurs va permettre de prendre enfin le départ de la première manche. Youpi !

Ma handleuse, Sandrine s'occupe des chiens en les hydratant et en les promenant jusqu'au départ. Je gère mon matériel et mon traîneau (fartage, équipement).

Les chiens commencent à montrer leur impatience… Kaïla et Orion en tête, Vintuka derrière… C'est la première compétition de l'année pour les chiens.

La première manche en catégorie C2 se passe très bien. Je rattrape rapidement un attelage allemand de 4 groenlandais, la musheuse était tombée plusieurs fois, en raison de la mauvaise qualité de la neige (cailloux et verglas à certains endroits) et je suis satisfait du travail des chiens.

Samedi matin, un vent glacial nous saisit. Durant la nuit, il a plu et neigé ensuite. La piste est recouverte d'une couche de neige glacée, qui dégèlera dans la journée. La piste est un peu moins dangereuse, et de meilleure qualité, mais les cailloux sont toujours là.

Le travail de mes chiens est honorable.

 

Dimanche, la troisième manche. Les chiens sont encore en forme. En France, il n’y a que 2 manches, les chiens étaient surpris de repartir en compétition une 3ème fois, mais ils connaissaient l’effort « 3 jours de suite » avec les entraînements. Un Polonais me double comme une fusée avec ses 2 huskies partis quelques minutes après moi, il gagnera 3 médailles d’or dans les 3 catégories auxquelles il aura participé (8 chiens, 4 chiens et 2 chiens).

 

Je termine 11ème.

 

Une expérience que je ne suis pas prêt d'oublier et qui me permettra de progresser dans l'avenir.

 

Je remercie les personnes qui m'ont convaincu et permis de vivre tout cela avec Sandrine et mes chiens.

 

Damien Curot

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